Comment imaginer un seul instant que lâon puisse emmagasiner tant dâinformations rĂ©coltĂ©es ici et lĂ , sans penser que nos neurones font aussi de temps Ă autre, un sĂ©rieux videâŠ
Article d’Angelina Humen
Et pendant ce temps, câest notre inconscient qui reprend le dessus en attendant le dĂ©clic ! Câest alors quâen toute conscience un mot ou deux nous reviennent et nous saisissons en un instant ce que nous avions eu tant de mal Ă comprendre au moment de lâeffort. Eh bien, je crois que lâapprentissage des langues se passe de cette façon-lĂ ! Lâeffort aboutit au moment de la dĂ©tente.
Utile pour communiquer avec lâautre ? Cela va de soi. Un mot ou une phrase de travers, peu importe. DĂ©butants, intermĂ©diaires et avancĂ©s, cumulent heures de cours, voyages et stages, peut-ĂȘtre mĂȘme dâinsomnie pour acquĂ©rir le fameux niveau dâĂ©locution linguistique tant convoitĂ©.
Puis, il y a les Ă©rudits, linguistes, psychologues, sociologues, Ă©ducateurs, neurologues… Et toute la panoplie qui sây est intĂ©ressĂ© en apportant depuis la nuit des temps, mĂ©thodes, rĂ©fĂ©rences, concepts de tout ordre toute en faisant avancer cette fameuse science de la communication.
Pourtant, arrivĂ© lâheure de la vĂ©ritĂ©, quâen reste-t-il ?
Passionnant, notre cerveau emmagasine quasi toujours au-delĂ de nos espĂ©rances lorsque nous nous y mettons. En essayant, en rĂ©pĂ©tant, en comparant en observant lâautre parler, dialoguer, s’exprimer, dire avec la rĂ©sonance de sa voix, avec ses phonĂšmes, ses intonations et le dĂ©bit dont il libĂšre la parole. Pour ceux ayant une mĂ©moire dâĂ©lĂ©phant, il nâest pas pour autant plus facile dâarriver Ă composer. Ha, la mĂ©moire ! Vaste sujet Ă©tudiĂ© par les linguistes. Cette aptitude unique qui devrait nous faire avancer, mais qui parfois nous fait dĂ©faut. Les grands moyens sont alors mis Ă disposition, supports de toute nature, mnĂ©motechniques, images, sons et chansons. Mais comment ĂȘtre certain de retenir au mieux sa leçon ?
Linguistes, thĂ©oriciens, acadĂ©miciens, professeurs, Ă©diteurs⊠ont durement travaillĂ© sur quantitĂ©s des mĂ©thodes dans lâapprentissage de langues. Manuels, CD, films, mĂ©thodes de plus sophistiquĂ©s les unes que les autres dans le but de nous faire faire des prouesses et de nous faire gagner du tempsâŠ
Un peu dâhistoire sur les mĂ©thodes !
Qui parmi nous nâa pas entendu parler ou nâa pas eu le rĂ©flexe de se procurer un pack Assimil, cette bonne vieille mĂ©thode dâautoformation, pionniĂšre dans lâautoapprentissage. Une mĂ©thode intuitive basĂ©e sur les Ă©changes interactifs issus de la vie au moment de dialoguer. Lâune des trĂšs cĂ©lĂšbres mĂ©thodes directes.
Je me souviens dâavoir suivi des formations sur la philosophie de la « la mĂ©thode directe », inspirĂ© par exemple des Ă©coles Berlitz. Pas mal du tout, chaque module Ă©tait calibrĂ© pour apprendre un certain nombre de mots de son environnement proche tel que nous lâavons fait avec notre principale langue maternelle. It is the pencil, What is-it ? Et nous rĂ©pĂ©tions « it is ⊠» et nous rajoutions « the pencil is red » etc. Une fois ces quelques mots acquis, nous y ajoutions les mots de liaison, les adjectifs ainsi que les formes verbales Ă lâinterrogatif et au nĂ©gatif. VoilĂ que le tour Ă©tait jouĂ©, avec deux ou trois phrases toutes faites. Nous avions alors lâimpression de savoir parler une langue Ă©trangĂšre et nous Ă©tions motivĂ©s pour foncer. La mĂ©thode faisait ses preuves pour bien des professionnels intĂ©ressĂ©s, et cela, jusquâĂ aujourdâhui. Un succĂšs indĂ©niable et des rĂ©sultats probants. Tous les branchĂ©s sây sont plongĂ©s pour prĂ©parer lâouverture de lâEurope des annĂ©es 90. Les Ă©coles par la mĂȘme occasion se sont multipliĂ©es en y apportant diverses mĂ©thodes dâavant-garde lesquelles nâont cessĂ© de progresser. Les demandeurs ne manquaient pas non plus, autant de personnes en quĂȘte de tester toute forme nouvelle dans lâapprentissage des langues. Lâune dâentre elles et des plus originales Ă©tait celle de sâallonger pour recevoir une vĂ©ritable prĂ©sĂ©ance de musique, histoire de prĂ©parer le cerveau Ă recevoir les nouveaux sons et intonations, tout en douceur. Elle marchait vraiment bien et avait des adeptes en tout genre.
La plus loufoque des mĂ©thodes que jâai connues, mais qui sans aucun doute a eu un fort succĂšs Ă©tait dâenfiler un casque presque semblable Ă celui dâun astronaute. Il sâagissait dâentrer dans une atmosphĂšre vouĂ©e Ă la concentration et Ă©viter toute onde capable de parasiter notre concentration. Plus quâun laboratoire, lâidĂ©e Ă©tait dâapporter aux clients un Ă©change conditionnĂ© par un rĂ©cepteur qui devait amplifier la comprĂ©hension linguistique Ă lâinfini. Selon les Ă©chos de tous ceux qui en ont profitĂ©, bien quâefficace, la formule manquait un peu dâinteractivitĂ©.
Lâordinateur de ces annĂ©es-lĂ Ă©tait naissant et le phĂ©nomĂšne de lâInternet inconnu, dans tous les cas pour une majoritĂ©. TrĂšs rapidement ces outils ont occupĂ© lâespace de lâapprenant et ont monopolisĂ© le marchĂ©.
Nous avons Ă©tĂ© lâun des premiers centres de formation linguistiques Ă Lyon invitĂ© Ă tester sur Paris les premiers supports interactifs dâaudiovisuels sur CD et vidĂ©odisque. Jâai rencontrĂ© les Ă©diteurs de ces mĂ©thodes pour les aider Ă choisir, laquelle de ces deux nouveautĂ©s Ă©tait la plus commercialisable en France. Câest la version CD qui a pris le pas. Jâen ai Ă©quipĂ© mon centre, avec les premiĂšres mĂ©thodes sur les MAC OS, proposĂ©es par exemple aux clients pilotes de ligne et aux grandes enseignes internationales.
Plus tard, les supports sur ordinateurs ont donnĂ© lieu Ă des versions plus douĂ©es dâinteractivitĂ©. Nous pouvions par exemple nous entendre rĂ©pĂ©ter la prononciation, mesurer si celle-ci concordait avec la prononciation des natifs et les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© florissants. Ă lâaide de minisĂ©quences dâimages et des sons, nous pouvions stimuler tout notre bagage linguistique, non uniquement notre prononciation, mais aussi enrichir le vocabulaire, les expressions et l’Ă©locution dans un contexte dĂ©terminĂ© et un niveau linguistique visĂ©. Le face Ă face pĂ©dagogique de Peter ou Susan, a laissĂ© place Ă lâĂ©cran. Lâune de plus fameuses mĂ©thodes a Ă©tĂ© « tell me more » destinĂ© aux Ă©coles et en anglais. MĂ©thode qui sâest ensuite dĂ©veloppĂ©e dans plusieurs langues et dâautres versions tout public.
Ă prĂ©sent, jâai comme lâimpression que rien nâest venu bouleverser lâapprentissage des langues, dans tous les cas, avec autant de frĂ©nĂ©sie pour les supports techniques. Hormis la formation par visioconfĂ©rence, ou celle guidĂ©e par un tuteur en face Ă face et en direct par ordinateur. Cependant, les mĂ©thodes ont Ă©tĂ© perfectionnĂ©es et câest toujours surprenant de voir les immenses possibilitĂ©s qui se cachent dans un simple CD.
Je ne dĂ©mords pas de bonnes vieilles mĂ©thodes, cours par tĂ©lĂ©phone, sĂ©jours linguistiques qui ont toujours la forme dâautre fois. Cependant, pas de remĂšde pour les laboratoires collectifs supervisĂ©s par un formateur qui par contre ont bel et bien tous quasiment disparus.
Alors mon ami Jean-Luc et moi nous nous sommes intĂ©ressĂ©s depuis quelques annĂ©es Ă recrĂ©er une dĂ©marche globale reprise de lâexpĂ©rience de tous ceux qui ont tentĂ© une action Ă lâexport. Celle probablement qui manque et ne fige pas lâindividu dans sa quĂȘte dâapprendre une langue, mais dans une dimension plus complĂšte en intĂ©grant la communication linguistique non dĂ©tachĂ©e de la comprĂ©hension de la culture de lâautre et dans un contexte ciblĂ©. Une formule privilĂ©giant un maximum dâactions concrĂštes pratiques de lâenvironnement international. InterculturalitĂ© du monde vivant, une approche passeport pour lâexport, en interagissant avec les uns et les autres, pour rĂ©soudre un besoin prĂ©cis : culturel, linguistique, gĂ©opolitique, managĂ©rial et Ă©conomique Ă travers des solutions pratiques de dĂ©couverte Ă lâinternational. Nous souhaitons donner naissance et vĂ©hiculer cette nouvelle approche par le biais dâUN PLAN DâINVESTISSEMENT EXPORT-LANGUES-STRATEGIE MONDIALISATION: Le « LIPS » (Languages Investment Plan Strategy).