L’anglais, « la » langue des affaires? Vraiment?

Cette idĂ©e de l’anglais langue omnipotente et omniprĂ©sente des affaires est ancrĂ©e dans la tĂȘte de nombreux candidats Ă  l’export, de l’Éducation nationale, d’entreprises et de nombreux acteurs de la politique.

Or la rĂ©alitĂ© du terrain est bien diffĂ©rente et montre que son efficacitĂ© est limitĂ©e, mitigĂ©e et ne prĂ©figure en rien de l’avenir !

La langue anglaise

Pour bien comprendre la « gĂ©ographie » de la langue anglaise il faut d’abord lire les statistiques des langues parlĂ©es dans le monde Ă  la rubrique langages nationsonline et voir la carte et la liste des pays officiellement anglophones. DĂ©couvrez aussi l’évolution du langage des affaires dans le monde et des limites de l’anglais dans son usage en lisant attentivement ces tĂ©moignages (dont ceux d’anglophones !) sur ce sujet.

Languages means business

  • « Languages means business », la formule est au pluriel…
  • English-not-enough, un court rĂ©sumĂ© tout simple et actuel
  • La position de l’Europe et les rapports des institutions (Elan, Pimlico…) sont trouvables sur le site de la commission europĂ©enne.
  • Le handicap paradoxal des anglophones natifs.
  • Usage de l’anglais en AmĂ©rique latine, encore un cliché !
  • Comment font les entreprises exportatrices europĂ©ennes non françaises ? Un tĂ©moignage qui nous vient de Finlande
  • Cas de l’anglais en SuĂšde, pays europĂ©en toujours citĂ© pour son excellence (relative) en langue anglaise : une Ă©tude suĂ©doise montre surtout une Ă©conomie tournĂ©e vers des pays anglophones et scandinaves. Le commentaire rĂ©vĂšle que la carence en langue Ă©trangĂšre (autre que l’anglais) entraĂźne une perte de marchĂ© Ă  l’export pour les entreprises suĂ©doises contrairement au Danemark beaucoup plus multilingues ! Ce handicap paradoxal (en apparence) de l’anglais pour les affaires en SuĂšde est Ă  mettre en parallĂšle avec le classement des Ă©lĂšves suĂ©dois excellents en premiĂšre langue (anglais) et dernier de la classe europĂ©enne en seconde langue (autres que les Scandinaves).
  • Bien diffĂ©rencier « utilitĂ© » et « efficacitĂ© » dans la recherche des langues des affaires !
  • Faut-il parler chinois en Chine ?
  • Les consĂ©quences de l’anglais « only » et de l’enfermement mental et culturel qui en dĂ©coule

La langue de l’export, c’est tout simplement la langue du client !

Une Ă©vidence et une lapalissade, mais qu’il faut promouvoir en France, un comble !

  • Si je vous vends un produit, je parle français. Mais si vous me vendez quelque chose, « Dann mĂŒssen Sie Deutsch sprechen ! » (Alors, vous devez parler allemand). Phrase attribuĂ©e Ă  Willy Brandt, ancien chancelier allemand.
  • Lorsqu’on lui a demandĂ© laquelle de ses six langues il utilisait dans le cadre de ses tractations commerciales, un homme d’affaires nĂ©erlandais a rĂ©pondu: «J’utilise celle qui me donne un avantage commercial!».
  • » It is an old US marketing adage that one can buy in English anywhere but it is very hard to sell in English in a non-English-speaking market. That can now be readily expanded to many other languages—Chinese, French, Japanese—where one can likely buy in any country in one’s own language, but it is considerably harder to sell in a language other than the target market’s language. »
  • Vous ĂȘtes le client
 Qui a un avantage certain, le vendeur qui parle français ou celui qui utilise son global english pour vous vendre son produit? La concurrence mondiale conduit inĂ©luctablement Ă  l’usage de la langue locale pour vendre!

    Pour les anglophiles convaincus laissons les joyeusement vendre leurs produits en Chine ou au Japon en anglais (idĂ©e reçue que l’on parle partout l’anglais au Japon
) et affronter leurs concurrents plus malins et plus efficaces.

  • Pays anglophones: oui, l’anglais est la langue de l’export (quoique l’espagnol aux USA
). Lire cet article de la BBC…native-english-speakers-are-the-worlds-worst-communicators Ă  propos de l’anglais utilisĂ© dans les affaires Mais quel « anglais »? L’anglais ou le texan, la vraie langue des affaires?

anglais-texan
  • Le dĂ©veloppement rapide des traducteurs automatiques et leur qualitĂ© exponentielle (comme sur les smartphones) rĂ©duit de plus en plus l’intĂ©rĂȘt d’une langue « universelle » y compris en conversation « live »
  • La part de l’anglais sur internet se rĂ©duit d’annĂ©e en annĂ©e pour une simple raison de dĂ©mographie
  • Si en Grande-Bretagne la fondation Nuffield lance un cri d’alarme sur l’incapacitĂ© des Britanniques Ă  parler une langue Ă©trangĂšre (9 jeunes sur 10) et proclame « english is not sufficient » dans les mĂȘmes termes qu’un rapport du sĂ©nat français « l’anglais est nĂ©cessaire, mais insuffisant » l’axiome semble juste.
  • Le dĂ©veloppement des sites et des noms de domaine localisĂ©s rĂ©duisent chaque jour l’impact du site « en anglais » et la localisation de plus en plus requise par les internautes.
  • L’anglais, quel anglais ? Le texan, la vraie langue des affaires ?

La langue de l’export, c’est celle du client, rĂ©pĂ©tons : La langue de l’export, c’est celle du client… Bis repetita placent, en latin, une ancienne langue des affaires;)

Conclusion

L’anglais est une langue de l’export majeure, gĂ©nĂ©rique et nĂ©cessaire, mais pas « la » langue des affaires et de l’export. 

Notes

  • L’anglais, langue internationale, est une langue par dĂ©faut en dehors de ses zones natives

  • Distinguer la langue « des ventes » de celle d’une langue de communication interne d’une multinationale par exemple dont on dĂ©couvre avec le temps les inconvĂ©nients.
  • L’anglais est bien une langue majeure pour les affaires en particulier pour les voyages, les confĂ©rences, les documentations techniques…
  • L’anglais, c’est aussi le danger de la langue « passeport » et intermĂ©diaire qui empĂȘche d’aller vers l’autre et le comprendre lui ou elle et sa culture.
  • L’exportateur, c’est-Ă -dire Ă  un vendeur de biens et de services français Ă  l’Ă©tranger, est trĂšs rapidement confrontĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© plurilingue du terrain s’il veut dĂ©velopper ses affaires ! Si vous importez ou participez Ă  une confĂ©rence internationale les enjeux linguistiques peuvent ĂȘtre diffĂ©rents.
  • Les traducteurs automatiques rĂ©duisent l’intĂ©rĂȘt d’une langue universelle.
  • Les Ă©coles de langues « spĂ©cial anglais » et l’Ă©ducation nationale se focalisent sur cette langue pour ne pas se remettre en question et par facilitĂ© (steaks hachĂ©s et frites tous les jours Ă  la cantine, c’est plus facile Ă  gĂ©rer) mais semblent trĂšs mal informĂ©es sur les changements en cours et les rĂ©alitĂ©s de la vente (vente en anglais en Chine:-)
  • Par l’existence d’une diaspora importante ou par idĂ©e de prestige, la langue du client peut ne pas ĂȘtre celle du pays. Par exemple, lors d’un voyage de prospection en Argentine, j’ai beaucoup utilisĂ© l’italien Ă  la place de l’Espagnol celle-ci Ă©tant la langue d’origine de mes prospects dans un secteur ciblĂ© machine-outils ou l’espagnol Ă  Miami et Los Angeles pour cause d’immigration ou prĂ©sence massive.
  • La langue de l’export, c’est aussi et toujours l’interculturel (vĂ©ritable mode d’emploi des langues Ă©trangĂšres) indissociable de tous les langages !
  • Si vous n’ĂȘtes encore pas convaincu, n’oubliez pas que Coca-cola s’Ă©crit en chinois en Chine, mais si vous pensez ĂȘtre plus malin que cette multinationale…

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