Pensum à l’usage des entreprises (PME-PMI) qui ont une réelle volonté d’exporter (les autres devront attendre le dépôt de bilan ou se trouver un acheteur allemand, chinois, russe, coréen, américain… pour espérer survivre).
Nous parlerons ici du monde non digital qui assurent la quasi-totalité des emplois en France contrairement à une certaine imagerie populaire véhiculée par des médias qui, en dehors d’un MOCI ou Classe export et de quelques rares autres, n’ont aucune notion de ce truc appelé « export ». Lecture déconseillée aussi aux optimistes béats amateurs d’articles poncifs type réseau social « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Il y a ailleurs plus sympa qu’ici à lire !
Sans langue de bois! L’état ayant le monopole de financement, assurances, aides… export, la plupart des intervenants ont adopté une attitude servile et courtisane vis à vis de l’état et de ses sbires (d’où l’arrogance naturelle de ces derniers)… Notons que le milieu local est très nocif car les mêmes catégories d’inspecteurs de travaux finis sont à la manoeuvre et au chaud depuis des décennies dans leur bureaux administratifs lambrissés (voir les prouesses structurelles du déficit du commerce extérieur). Contrairement aux usines ils sont indéboulonnables…
La seule et véritable issue de secours est de ne compter que sur soi-même ou partir à l’étranger comme le siège de Nexter, entreprise d’armement de l’état.
Qu’est-ce qui cloche en France à l’export ?
Toutes les mesures fiscales, aides, soutiens, structures… ne sont que des béquilles proposées aux PME malades. Les PME doivent d’abord gagner du pognon !
Une entreprise saine avec du cash et des bénéfices peut se lancer dans des opérations longues, coûteuses et à risque. La PME exsangue et sous la pression de paiements en lance-pierre (spécialité de l’état et des grands groupes) n’est pas en position de prise de risque export ou de grandir pour atteindre des tailles critiques nécessaires à l’embauche de spécialistes multilingues (A l’image d’un jeune de moins de trente ans en intérim, stage, cdd… pendant des années, sans fonds propre et dans une insécurité permanente qui ne peut risquer d’investir dans l’acquisition d’un premier logement…)
Un petit résumé du problème: les-entreprises-malades-de-la-peste, entreprises plombées et un autre aperçu du boulet français. Visuel éloquent: petites-et-moyennes-entreprises-en-danger/autofinancement-des-pme
Des idées nouvelles existent mais la rigidité sociale de la France, le conformisme et la dépendance aux résultats électoraux de beaucoup de ses dirigeants empêchent souvent (pour ne pas dire toujours) de les mettre en oeuvre!
La vision « officielle » de l’export
L’approche et la problématique de l’export à l’aune de l’environnement entrepreneurial français sont d’abord en majorité les questions de douanes, de financement, administratives… et non pas LE PRODUIT et son intérêt sur les marchés en premier ! Observer aussi les argumentaires des institutionnels de l’export. On entend des « c’est facile, c’est simple avec nous » ou « cette année aller en Chine » alors que 3 à 5 ans sont nécessaires pour s’implanter (ils doivent s’inspirer de leur façon de choisir leurs vacances). Le premier message à donner aux PME, à mon avis, est de leur dire que ce n’est ni facile, ni impossible et que l’export est un marathon combiné à un pentathlon, du long terme et des compétences multiples et un escalier d’environ 300 marches (300 pays) et ne dépend pas d’une conjoncture ponctuelle. Pour profiter éventuellement de celle-ci, il faut s’être implanté depuis 3 ans…
L’export, un état d’esprit où il faut repartir à partir d’une feuille blanche et dont les premières portes d’entrée sont les langues étrangères, l’interculturel et un nouvel esprit « international ». On commence trop malheureusement par les techniques, financements, promotion déplacements salons… sans être mentalement préparé ! À quoi sert d’apprendre le crawl ou la brasse coulée si l’on a peur de l’eau !
L’export, c’est aussi accepter et comprendre le concept de chaîne de valeurs à la production (ou délocalisation en français) et s’écarter de l’idée « export, affaires d’État » (voir plus loin).
L’ambiance entrepreneuriale :
La lutte des classes, la haine du patron (français, les autres, étrangers, sont hors d’atteinte et rachètent à tour de bras les fleurons français qui seront désormais hors de portée des droits de successions…) ou la jalousie de la réussite ont détruit depuis des années l’esprit d’équipe dans l’entreprise. La menace du couteau dans le dos et des situations conflictuelles n’encouragent pas le « patron » à s’éloigner et à augmenter ses effectifs. Et cela commence à l’école où l’étude de l’économie n’est pas une priorité et la neutralité illusoire. Donc la règle d’or pour les employeurs est aujourd’hui « moins d’effectifs = moins d’emmerdes ». L’action syndicale dans les ports français ont rendu par exemple non compétitifs ceux-ci ajoutant un handicap à l’exportation Française. Marseille aurait dû rester le grand port de l’orient qu’il était dans le passé et le Havre la porte de l’Atlantique. Les Belges et Néerlandais remercient chaque jour ces zélés acteurs pour leur participation active dans leurs réussites.
L’ambiance négative et idéologique (exemple) et portée à la surenchère irréaliste, moteur électoral éculé, a érodé les velléités entrepreneuriales de beaucoup et faussée la perception des Français sur le rôle d’un chef d’entreprise.
La fiscalité idéologique « anti-patron », (je vous défie de trouver la justification de l’absence de sièges arrière de véhicules de tourisme de société, probablement unique au monde, et facteur de récupération de TVA autre que l’idéologie (et éternelle blague à raconter à l’étranger pour un succès assuré en rendant ridicule les Français)…, le mépris de l’industrie par les collectivités locales plus friandes de grands distributeurs (et importateurs) pour ruiner leur centre-ville (et financer leurs campagnes politiques) et pour qui Zola est encore le livre de chevet.
La fiscalité à niches, foisonnante et complexe n’a fait qu’orienter les sociétés dans une pratique constante de montages financiers (holding, SCI…) souvent préjudiciables à la bonne croissance de l’entreprise. Loyer élevé payé par l’usine, holding ponctionnant les bénéfices… contraire à un bon développement économique de l’affaire. L’inflation immobilière encourage d’ailleurs le rentier face à l’entrepreneur.
Les droits de succession ont cassé chez nous le long terme et crée des entreprises générationelles ailleurs et qui se développent à l’export au fil des générations comme Haribo avec leur taux très réduit de droit en Suisse ou en Allemagne pour les PME familiales. Taxer le capital français, 30 ans après, c’est une industrie qui ne représente plus que 12% et des ventes permanentes jusqu’à épuisement des stocks des bijoux de famille de la maison France. On vient seulement de réaliser au gouvernement l’étendue de la casse. Ils voulaient le FRIC des industriels, on a aujourd’hui surtout les FRIC-HES industrielles !
L’esprit d’entreprise des jeunes ? Ils souhaitent être d’abord fonctionnaires (c’est en train de changer un peu) ! Qui veut être patron en France ? Et je ne parle pas des « Salariés » du CAC 40 qui ne risquent rien si ce n’est un fantastique parachute doré et que les politiques (plutôt de gauche) utilisent dans leur propagande anti-patrons. Et l’ambiance n’est pas à l’emploi, car les Français veulent de l’emploi, mais pas des « patrons ». Couac assuré !
En freinant le développement des PME tous ces facteurs ont contribué au « trou noir » des ETI en France celles qui ont justement les moyens financiers et humains de l’export.
Mille et un exemples peuvent être trouvés dans la société française du non-soutien mental de l’entreprise en France où la plupart des Français sont encore restés au niveau des feuilletons américains comme « Dallas » comme vision de l’entrepreneur ou de l’entreprise publique tonneau des Danaïdes qui se remplit avec la baguette magique de merlin l’enchanteur version Walt Disney…
Or on a besoin d’entreprises avec des effectifs suffisants pour aller à l’export !
L’ambiance « assistanat » (syndrome d’Esope;)
de la société française (état, chambre de commerce…) qui engourdissent les PME et les infantilisent les détournant parfois de se « prendre en main » à l’export (à l’image de l’enfant qui apprend à nager, mais ne quitte jamais sa bouée). Les charters trop bien organisés avec interprètes, conseillers… les empêchant d’affronter et de se préparer à la réalité du terrain en amont et les laissant désemparés après les premiers contacts . Le fait même de trop accompagner avec des traducteurs les exportateurs a un effet pernicieux retardant la nécessité impérieuse (et l’échéance) d’apprendre les langues étrangères nécessaires en amont (et des années en avance !) et en donnant l’illusion que l’export est possible sans cette formation. Ne pas écouter les sirènes (pas d’alarme) des organismes qui vous pousseraient à l’export si vous n’êtes pas prêts malgré toutes les aides alléchantes. Toutes les PME ne peuvent exporter en direct… Bien faire son diagnostic et compter sur ses propres forces ! l’export de l’état ce sont des milliards de subventions pour pouvoir exporter un rafale avec un milliard de rabais à la volée comme pour l’Inde. Vous n’avez pas, vous, les contribuables pour !
Les langues étrangères :
La première porte d’entrée fondamentale à l’export est la pratique des langues étrangères (lire la page sociétal) et aucune mesure à ce sujet n’est envisagé dans les propositions de toutes les grandes messes du redressement du commerce extérieur (sauf une conférence Lille récemment après 20 ans d’absence…)! Un exemple parmi les autres, les 20 propositions (pertinentes) de la CGPME qui ne mentionnent même pas les langues étrangères (notre cause) ! Nous les invitons à relire ce rapport du sénat pour des idées sur le sujet.
Une vraie difficulté de l’export en France est aussi de ne pas avoir une culture internationale. La forte culture française devient un handicap quand il s’agit de s’intéresser au monde (sauf dans le domaine culinaire où les Français doivent être l’un des champions du monde de curiosité pour « la bouffe »:-). Le « mental » international n’est pas assez développé et l’image que donnent les dirigeants politiques (Quel que soit le parti) trop franco-centrée pour inciter les Français à imaginer l’ailleurs. L’interculturel n’est pas la tasse de thé des Français, mais le programme Erasmus est une vraie initiative interculturelle salvatrice pour la France de demain. Peu médiatisée, elle est pourtant une grande réussite de l’Europe si vilipendée (à croire que les gens ont oubliés les deux dernières guerres mondiales au profit de la mémoire de quelques « matchs de foot légendaires »…
Le mythe de l’anglais espéranto des langues dans les pays non anglophones renforce le handicap français et crée un nouveau plafond de verre (glass ceiling;).
Implanté dans le cerveau depuis l’école, il est véhiculé plus tard par tous ceux qui ont la paresse de se suffire de cette langue (et trop contents de se sentir supérieurs à ceux qui la maîtrisent moins bien). L’étroit couloir anglo-saxon insuffle une pensée réductrice du monde et empêche de nombreux entrepreneurs de s’ouvrir à la réalité du monde actuel. De plus, la future langue internationale des affaires, c’est la traduction automatique… Même aux USA, ils ont pigé, ils investissent à fond dans le secteur !
Le cloisonnement
Le service «export» s’opposait autrefois avec la direction des ventes «France». Une distinction était (ou est) faite entre acteurs des marchés étrangers et le marché intérieur. D’un côté des hors castes, des privilégiés qui voyagent dans vers des destinations exotiques, toujours dans sa tête à New-York, Berlin ou Tokyo, détenteurs de carte american express et experts en duty free shop… une caste à part (caricature;) et de l’autre les « locaux » qui ne comprennent toujours pas que les voyages de rêves ne sont que des attentes interminables dans des aéroports aseptisés, des nuits tristes dans des chambres d’hôtels standardisées, des repas omis ou trop différents, de la fatigue sans fin accumulée, une vie de famille sacrifiée et l’assurance en France de ne pas être récompensé de ses efforts car toujours loin du siège et de sa cour (les absents ont toujours tort;).
Avec la mondialisation des échanges et l’Europe élargie cette répartition n’est plus d’actualité. Il est nécessaire de casser les cloisonnements physiques et psychologiques. Tous les employés d’une entreprise doivent être impliqués dans l’export.
Un responsable des ventes n’est plus «France ou export», il est éventuellement d’Europe ou de zone multilingue ou «grand export» (c’est-à-dire à plus de cinq heures d’avion). Comparons avec les députés européens… votre élu local est bien logiquement aussi un député européen et celui qui siège à Strasbourg n’est qu’un doublon bien coûteux et à mon sens inutile. De même une chambre de commerce est par essence internationale ou le ministère de l’industrie et du commerce celui du commerce extérieur. Pourquoi les dédoubler ?
L’export, c’est l’affaire de tous : L’hôtelier qui héberge des touristes, le sous-traitant qui fournit des pièces destinées à équiper un matériel exporté, l’exportateur en direct. Tous ne peuvent pas exporter en direct (moyens, taille, produits…) mais tous doivent se préparer pour élever l’image de marque de la maison France par une formation adaptée (en langue notamment). On ne mesure pas assez l’impact d’un salon de coiffure à la mode attirant le client étranger, de l’accueil dans une simple boutique de souvenirs, du service efficace d’une station-service, d’un restaurant à l’écoute des demandes de ses clients étrangers… qui peuvent décider indirectement d’une affaire importante à l’export. Seriez-vous prédisposés à faire des affaires si votre séjour dans un pays étranger n’est que rebuffades, incompréhension et mauvais accueils ? Cette nouvelle dimension requiert de nouvelles compétences linguistiques et surtout culturelles avec une ouverture plus large à l’emploi d’expatriés étrangers (quand il ne s’agit pas de cadres et d’employés de la maison mère étrangère !). Ce qui implique une formation linguistique et interculturelle pour la totalité du personnel et des Français… Une culture déroutante pour les Français, mais pas pour un Hollandais (pays traditionnellement exportateur) où l’Allemagne, la Belgique, La Grande-Bretagne… et la France ne sont qu’à quelques encablures.
Ajoutons en vrac:
- La sous-estimation de points cruciaux de l’export comme la logistique ou l’interculturel !
- Le brouillon des aides et des politiques changeantes : Un mic-mac national qui s’ajoute à d’autres acteurs régionaux. S’y retrouver exige un poste à plein temps et de savoir de quel coté est tirée la couverture:-). À l’image du monde agricole les politiques changeantes déboussolent les PME dans leur approche de l’export… et qui croire ?
- La valse des seconds couteaux qu’il faut récompenser aux postes de direction du ministère ou de Business France montre le mépris profond des gouvernants pour l’export et son usage clientéliste.
- Les sanctions « balles dans le pied » qui boostent le pays visé, handicapent pleinement les sociétés françaises pour faire plaisir aux USA (qui n’en n’ont rien à cirer de rendre la politesse) et quelques penseurs café de Flore. Balle au pied, le revirement du Danemark pour la coupe du monde où le club des naïfs versus le club des grands nazes, on a le choix du titre.
l’Homo Exporticus… une espèce inconnue
Comment former, trouver et garder des travailleurs à l’export dans une PME. Cette question ne se retrouve pas non plus dans les grands discours… et le robot exportateur n’est pas encore inventé. Pas de développement à l’export sans ressources humaines qualifiées et dédiées, au moins partiellement, à cette activité !
Réfléchir à cette interrogation aiderait pourtant nos élus à trouver des réponses à la faiblesse de la France à l’export. Le travail partagé, portage salarial, mutualisation de services commerciaux… sont des pistes à explorer, mais l’innovation salariale se heurte trop souvent à une France crispée dans ses rapports sociaux. Or l’exportateur a besoin de nombreuses spécialistes et intervenants dans sa démarche en raison de la complexité et la multiplicité des pays. Trois fonctions principales, l’assistance export, le stratège animateur export et le commercial terrain ne peuvent se faire « tout en un » sous peine de ‘burn out », insuffisance de compétences ou grand écart de motivation (un commercial actif est moins enclin à la paperasserie des crédits documentaires…).
Le recours cumulé à des conseils extérieurs divers, des talents en temps partagé ou des missions d’indépendants, est la seule solution possible pour la plupart des entreprises et requiert une gestion des ressources humaines inédite ou inhabituelle pour les PME françaises (externalisation, délégation…). Des groupes de discussion comme l’export en temps partagé sur Linkedin permettent de mieux appréhender ces solutions.
Autre problématique l’indifférence à l’export : besoin-de-competences-internationales-non-merci
Il y a également un autre frein à l’embauche d’un jeune dynamique, enthousiaste et motivé… il s’agit souvent pour lui de construire un bon CV et acquérir de l’expérience pour mieux se vendre à une autre entreprise. La PME ne peut se permettre de recruter, partager ses connaissances et voir disparaître rapidement sa nouvelle recrue trop vite (sans compter les éventuels frais de recherches). Elle recherche une stabilité et une continuité en contradiction avec l’opportunisme actif des nouvelles générations x ou y comme décrites dans les magazines. La fidélité à l’entreprise est un concept encore très fort dans la PME où le lien social est souvent plus direct voir affectif avec le « patron » qui peut ressentir comme une « trahison » un départ rapide. La nouvelle génération y est peu adaptée.
Question subsidiaire : vous êtes une PME française et vous souhaitez embaucher un Allemand multilingue expérimenté pour développer vos ventes en Allemagne…
Quels sont vos arguments ?
Malaise. La peur française traditionnelle de l’embauche aux causes diverses (rigidité sociale coûts des charges, faiblesse de mobilité des Français en France et à l’étranger, difficulté de gestion de personnels étrangers…) est un lourd handicap à l’export où tout coûte plus cher à commencer par des personnels compétents que l’on doit recruter, motiver et aux métiers difficiles !
Les conseils, c’est bien, mais les voyageurs c’est mieux ! l’expat qui part avec sa famille dans un pays difficile commence par perdre la sécurité sociale et le salaire du conjoint ou de la conjointe, gagner des problèmes de double fiscalité ou de scolarisation et est sûr de retrouver les promotions déjà prises et la joie du choc du retour ! Un exemple de ce salarié qui après des années en Chine et au Maroc est revenu en France que pour constater que son salaire n’avait pas évolué contrairement à celui de ses collègues restés en France… Un autre exemple le casse-tête des retraites.
Pour les voyageurs basés en France les décalages horaires, la fatigue d’un combat linguistique et culturel, le sacrifice de sa vie de famille quasi obligatoire, le travail les week-ends pour accompagner les clients étrangers, les appels téléphoniques décalés tôt le matin ou tard le soir permanents pour contacter ses clients lointains, les retards et attentes interminables d’aéroport, les risques physiques divers (agression, maladies, accidents de transport, conflits…), les départs à la première heure et les retours à la dernière, la fatigue des tournées à l’étranger, la compétition internationale sur des terrains parfois hostiles, les problèmes de santé et de sécurité, les repas agressifs ou omis, les hôtels comme foyer quasi permanent, le poids des tâches et des responsabilités qui s’accumulent à chaque jour de votre absence (en particulier les PME)…
Où sont les volontaires ? Exportez les gars !
La maison des Français de l’étranger et de nombreux sites apportent toutefois aujourd’hui des informations utiles aux candidats à l’expatriation. La lecture des pages « pays « , quoiqu’incomplètes, du site officiel est passionnante et révélatrice du déséquilibre de la présence française à l’étranger en termes de diaspora, soutien potentiel à l’exportation.). 30000 au Luxembourg pour 5000 en Russie (la majorité frileusement groupée à Moscou…) est symptomatique des carences de la France à l’export. À comparer avec la couverture des Chinois dans le monde (et à Vladivostok!).
Les difficultés et réticences de l’expatriation (et le déséquilibre de leur répartition pour une diaspora efficace) pour les Français conditionnent aussi le choix et le nombre des équipes à l’étranger. Pour éviter l’expatriation (tendance actuelle à l’emploi locale) on préférera des circuits courts (pays proches) et des déplacements rapides (fatigue des équipes) pour réduire les frais et un plus grand contrôle de son effectif (difficulté culturelle du Français à déléguer, véritable poison à l’export).
Le V.I.E Véritable Ineptie Économique et le seul truc administratif qu’ils ont trouvé à promouvoir, des faux emplois !
(il ne s’agit pas de l’idée mais de la gestion par l’administration de l’état et son principe illégal de prêt de main d’oeuvre)
Pour combler le déficit d’expatriés on peut toutefois vous proposer un V.I.E genre étudiant(e) frais émoulu(e) d’une école de commerce en bonus et à « l’éconocroc », la vraie raison de l’engouement pour ce dispositif, à qui on ne confierait sûrement pas déjà ses meilleurs clients en France…(j’ai été aussi jeune étudiant en école de commerce et c’était valable pour moi…). Le V.I.E ou ERASMUS, un choix budgétaire!
Alerte au commerce extérieur ! Les troupes de choc sont en marche…. À l’image de la réussite des jeunes professeurs débutants envoyés dans les classes les plus difficiles nous envoyons les moins expérimentés faire leurs classes à l’étranger. Cette politique « à l’éconocroc » puisque c’est en réalité l’argument majeur (en fait le seul) de vente de la formule aux entreprises contrastent avec les équipes expérimentées des pays étrangers en France. En même temps le dispositif d’Erasmus qui permettait une formation et un bain interculturel a failli disparaître.
Confieriez-vous vos meilleurs clients à des V.I.E? Alors pourquoi les envoyer seul pour la phase la plus délicate de l’export, les premiers contacts ? Les « commandos » de l’armée ne me semblent pas être les nouvelles recrues…
Le Statut d’assisté du V.I.E a aussi des conséquences perverses… Rappelons ici qu’il s’agit d’un « volontaire » géré de façon administrative que l’on sécurise par des mesures que l’état n’accorde surtout pas aux vrais travailleurs de l’export. Voici l’extrait d’une publicité pour les V.I.E : La formule V.i.E vous offre un cadre sécurisant (statut public, protection sociale et vous permet de bénéficier d’une indemnité mensuelle nette et non fiscalisée).
Noter que l’état accorde à l’expatrié V.I.E ce qu’il critique chez d’autres expatriés, offre des exonérations de charges sociales (tiens, un avantage de compétitivité ?) et offre une « indemnité » qui sent bon le pôle emploi et l’aumône. Ce cocon bien douillet, à l’image de l’ambition d’une majorité de jeunes qui rêvent d’être fonctionnaires, est en contraste avec le monde de l’expatriation et une mauvaise préparation à la réalité de l’export. Image caricaturale sur le terrain comme dans cet exemple :
J’ai visité un salon franco-allemand du recrutement à Paris et été le spectateur d’un spectacle triste et caricatural : Une file de jeunes candidats toute l’après-midi devant le stand Ubifrance et proche du stand d’une PME de mécanique recrutant un vendeur pour l’Allemagne désespérément vide… Des jeunes candidats VIE à la recherche d’un statut rassurant et « d’une assistance », plutôt que de prospecter par eux-mêmes (5 mètres à franchir). En interrogeant ces futurs VIE, on découvre le décalage français. Le VIE est dans sa majorité à la recherche d’un bon titre dans son CV (grosses boîtes) attiré par les lumières de la nouvelle économie (ventesprivées.com était plein) et non pas de l’industrie (dont la majorité trouve polluant et univers à la Zola selon un récent sondage) et du provisoire pour rebondir vite ailleurs.
Les Allemands ont une économie forte grâce aux PME et à leur industrie des biens d’équipement dont les stands présenta n’étaient pas submergés, recherchent des travailleurs sur le long terme qui souhaitent rester (leitmotiv répété par les intervenants qui vivent et travaillent en Allemagne pour lesquels ils sont prêts à faire un effort de formation (autre que l’usage de la photocopieuse) et prêts à faire face aux différences interculturelles (retraite, impôts, habitudes de travail) à laquelle les VIE se prépareront mal avec ce statut trop protecteur. V.I.E, Des intérimaires d’un an, 18 mois… pour des actions export qui doivent se programmer pour cinq ans minimum, éducation nationale qui forme (mal) des anglophones et des hispanophones pour une France dont les premiers partenaires sont l’Italie et l’Allemagne… le bon sens en France est toujours celui qui est interdit…
De plus le dispositif prévu surtout pour les PME profite surtout aux très grandes entreprises (à 80%) qui ont elles les moyens de se payer de jeunes recrues et profitent de cette forme de main d’oeuvre à bas coût) et permet d’occuper et de justifier Business France. Il est vrai qu’AIRBUS ou un géant mondial américain de produits pharmaceutique par exemple, n’a ni les moyens financiers ni un service DRH compétent pour gérer et recruter de jeunes diplômés et doit recourir à l’État français pour ce service… Leurs services doivent être vraiment nazes pour faire appel à l’état pour gérer les jeunes recrues…
Rappelons aussi que les V.I.E sont comme, indiqué sur le site de Business France, ont été crées pour aider les PME françaises à exporter, mais la gestion réelle de la formule aboutit à financer par les impôts du low-cost emploi à des multinationales souvent étrangères. Environ 80% sont délégués dans de très grandes sociétés… et de 10000 on rêve de les faire passer à 65000 ! En interrogeant en voix Off j’ai obtenu des témoignages comme :
Les V.I.E ? Oui, ils nous servent de bouche-trous pour les pays où nous n’avons pas d’actions importantes en cours, Oui, on ne les forme pas, mais ils nous dépannent, la formule n’est pas chère et nous ne sommes pas responsables ni engagés, sur cinq j’ai eu une bonne surprise que nous avons conservée… Le V.I.E a un statut curieux… employé par l’agence publique il ne dépend donc pas de l’entreprise où il travaille. Il s’agit de prêt de main d’œuvre… oh le vilain mot, il existe des sanctions pénales pour ça ou une requalification (« lorsque des personnes fournissent directement ou par une personne interposée des prestations à un donneur d’ordre dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente à l’égard de celui-ci » (L. 8221-6-II). Quel est donc son véritable statut légal à l’étranger (contrat non local), et sa situation sociale en France, géré par l’état en sous-traitance dans des entreprises privées réponse que ne pourrait nous expliquer un inspecteur du travail…Un travailleur au noir légal ? Que se passe-t-il en cas d’accident du travail ? Une première réponse…
Il suffit d’aller sur le site des offres de « postes » V.I.E pour voir qu’il s’agit d’un statut très dénaturé, car il s’agit d’emplois déguisés (comme de nombreux stagiaires) et non pas de vrai volontariat, mais qu’on finance au profit majoritairement de grands groupes par un montage administratif.
Remarquons aussi que les divers avantages (abattement, gestion…) des V.I.E ont pour corollaire le désavantage d’empêcher d’embaucher du personnel expérimenté ou sous contrat de travail dans une logique perverse d’inefficacité.
Pourquoi ne pas faire tout simplement un allègement des charges pour un emploi export jeune pour les PME? Cette formule au rabais n’est pas non plus très valorisante pour le jeune entrant dans la vie active et si l’entreprise ne peut embaucher un employé normalement je crois que l’aventure export est mal partie… Comme toutes les formules (stages, pré-quelques choses…) que subissent les jeunes pour entrer dans la vie active, celle-ci (V.I.E) cache le véritable problème de l’emploi et de ses charges en France. Simplement elles touchent maintenant mêmes les jeunes sortant d’école de commerce qui semblaient plus « gâtés ».
Triste France!
La recherche des « talents export « expérimentés et multilingues est un véritable défi et handicap pour Les PME en France ces derniers étant « trustés » par les grands groupes, les dispositifs étatiques ou régionaux aux postes statutaires ou attirés par les sirènes des pays étrangers (environ 300000 Français polyglottes en Angleterre) où ils peuvent le mieux s’adapter et toujours nombreux dans les pays faciles à vivre. L’embauche de spécialistes de nationalités étrangères est aussi pour les PME un véritable défi culturel et une galère pour les motiver (en dehors de l’argument « douce France »). Les sociétés de portage, les coopératives, les différentes formules de temps ou services commerciaux partagés sont l’une des rares solutions pour répondre à cette crise paradoxale de l’emploi. Collectives et innovantes ces initiatives sont difficiles à mettre en place en raison de l’individualisme et de la méfiance instinctive de la « nouveauté » de ces rapports sociaux.
L’exportation à la française et le Babel des institutions
Le marché de l’aide et du conseil est majoritairement du domaine du service public ou régional. Les sociétés privées sont marginalisées. Cette « nationalisation » peut entrainer des effets pervers quand il s’agit alors plus de « placer » des amis politiques que des professionnels de l’export ou que ces services s’arrêtent à la porte de la frontière France ou des battants de la porte des salons à l’étranger et que la motivation à se « bouger » soit plutôt en berne, le salaire restant inchangé Quel que soit le résultat. Et combien d’effectifs français de ses services sont affectés à l’étranger ? Car il faudrait un maximum de Français expérimentés à l’étranger pour une motivation optimale sur place. L’emploi de personnel étranger par des organismes d’états ou collectivités statutaires n’est pas non plus le garant d’une motivation maximum sur place. Le « bureau de représentation » n’aura pas la même hargne que l’équipe d’une société indépendante qui doit s’arracher pour trouver et conserver ses clients (et se battre contre le dumping des prix résultant des organismes subventionnés).
L’esprit « France à l’export » n’est pas non plus toujours présent
car c’est plus facile de faire de la France « à l’import »… La constitution d’équipes pour les SAE institutionnelles n’est pas non plus évidente entre expérience/inexpérience, Français/nationaux, sédentaire/de passage. Regarder les profils employés dans les chambres de commerce étrangères en France et comparez…
Au bon temps des colonies…
L’idée d’export dans le passé s’est souvent résumé aux échanges avec les colonies et la force armée de l’état qui pouvait tout… Une facilité (langue, pouvoir) qui s’éteint progressivement. Mais il en est resté une mentalité du moindre effort linguistique et une vision réduite du monde. Une diaspora y subsiste, mais qui n’a pas d’équivalence avec les Chinoises, italiennes ou anglaises dans le monde. La vie «au temps des colonies » chanté par Michel Sardou a longtemps aussi conditionné l’idée de l’expatriation dorée chez les Français qui, déjà, sont en général difficilement adaptables (cuisine, variétés des paysages et des loisirs, soins de santé, sécurité sociale, exigences diverses, temps de travail…).
Un certain malaise tout de même comme à cette conférence sur l’export (en 2013 ! Avec ministre, représentant patronal…) avec comme représentants étrangers deux (honorables) personnalités de Tunisie et du Maroc (vision un peu étroite de l’export… avec un relent de paternalisme colonial dans les discours prononcés) renforcé par les propos d’un intervenant majeur « c’est quand même plus facile d’exporter en français » qui n’ont fait clairement comprendre l’une des raisons du déficit export des PME françaises à l’entendre.
L’export, affaires d’État :
Souvent ex ou nationalisées les grandes entreprises ont par relations, cooptations… bénéficiaires en majorité des largesses de l’état. Les structures d’export, fréquemment parisiennes avec redondance d’effectif, ont été mises en place historiquement et adaptées à de très grosses entreprises loin des provinces et de l’esprit des PME, et ont surtout permis de développer leurs ventes export à coup d’aides, de subventions et de ministres et présidents VRP au détriment de la compétitivité et des PME (industrie navale, aéronautique…). De plus le « turnover des responsables au commerce extérieur digne d’un fastfood montre le dédain de cette fonction qui ne sert qu’à récompenser des seconds couteaux ou fournir un tremplin provisoire à de jeunes loups pressés de quitter ce poste en échec permanent, mais qui permettent de beaux voyages touristiques et de nombreux cocktails. Les choses changent peu et les habitudes restent… D’ailleurs les discours des responsables politiques sont toujours « nous devons prendre les entreprises par les mains, les grands groupes doivent accompagner (à l’école ?) les PME… entre nous le self made man de la PME de mécanique qui met son patrimoine en danger et qui est parti de rien n’a plus de « couilles » ou de « chatte » (pour respecter la parité…) que le cadre issu de l’ENA qui ne risque pas grand-chose, gagne beaucoup plus et QUI DONNE DES LEÇONS!!
Pour la grande bataille des institutionnels pour savoir qui contrôlera le juteux dispositif public (financé par le contribuable) les rapports téléguidés ou parfois lucides pleuvent…
Comme celui-ci Rapport à l’assemblée nationale (lucide) qui pointe entre autres les dysfonctionnements erratiques du système ou celui-là (dont on connaissait la réponse intéressée avant l’enquête…) et où on trouve quelques perles comme :
Lu sur ce rapport… »le désengagement de l’État, au profit du secteur privé, des organismes consulaires et des Régions permettrait de simplifier le dispositif et d’en réduire le coût, du moins au niveau central.
Et la conclusion du rapport est : »La Mission propose la fixation d’un objectif ambitieux par la création d’une grande agence « France International » ayant vocation à fédérer progressivement et dans la concertation les principaux opérateurs ». C’est-à-dire l’inverse…
Le seul bon sens possible en France est toujours celui qui est interdit…
8 % des PME sont exportatrices et la plupart trop petites. La faiblesse du nombre actuel d’entreprises de taille moyenne est un handicap pour des développements à long et moyen termes, la réduction du nombre par les rachats de PME innovantes par des grands groupes qui ont souvent rapidement freinées leur expansion par la lourdeur des structures, le rachat par des entreprises étrangères moins enracinées sur le sol français et promptes à restructurer au bénéfice de leur pays et pour qui la filiale française n’est qu’une implantation locale sont aussi des causes de réduction d’entreprises exportatrices. Les taxations de droits de succession également sont un puissant frein pour grandir et assurer la pérennité de celles-ci (les chemises Lacoste sont désormais suisses aujourd’hui et hors d’atteinte des frais de succession français (du style 45% en France 7% en Suisse).
Petites tailles = peu de moyens linguistiques, juridiques, techniques…. Insuffisantes pour une aventure export en continu. Cette analyse gouvernementale révèle aussi une faiblesse française dans la part des sociétés étrangères dans l’export français qui montre la peau de chagrin du nombre d’entreprises vraiment françaises exportatrices (ne croyez pas que Total, le coq sportif, Ducros, Rossignol et maintenant Lacoste soient français). Le mental « export » d’une majorité de PME trop franco-françaises est à revoir trop souvent quémandrices d’aides dans une logique pleureuse d’assistanat et engoncées dans des vieilles habitudes franchouillardes imposées par l’environnement bureaucratique ambiant et la faible ouverture sur le monde peu encouragé par la nécessité du « nez sur le guidon » des politiques versatiles et contreproductives de l’état (toutes tendances politiques confondues). La nouvelle génération d’entrepreneurs a beaucoup de mal à trouver sa place dans une France sclérosée et arcboutée sur des recettes inefficaces dépassées par la réalité du monde.
De nouvelles structures régionales efficaces (?) ont été depuis longtemps mises en place pour soutenir les PME, mais subsiste une ambiance « institutionnelle » et un esprit d’assistanat et de jacobinisme qui conforte des entreprises dans leur passivité et qui sont parfois éloignés des préoccupations des exportateurs (enjeux politiques locaux et nationaux, postes d’élu, clientélisme, querelles de compétence et egos divers, accompagnement, mais pas plus loin que la porte du salon et sans prise de risque…)
De plus le local est actuellement en cours d’étranglement pour satisfaire quelques egos de pouvoir parisiens loin des réalités.
Nous observons que, dans la grande tradition bureaucratique et dirigiste à la française, l’accumulation de structures redondantes (et c’est reparti pour un tour avec la nouvelle BPI) ne peut qu’égarer le futur exportateur dans ce dédale de conseillers. Le préfet de Rhône-Alpes qualifie de millefeuille les dispositifs dans la région qu’il faut rendre digeste…mille feuilles d’impôt, I presume?
En effet cette région est la plus accumulatrice de structures à l’export (public, mixte…) qui se concurrencent (depuis l’ERAI, un gouffre financier et cas d’école d’ego, mythomanie et de silences d’élu devant des dérives insondables, a sombré. Exemple cette page de synthèse (initiative salvatrice, mais révélatrice du problème) sur l’équipe export de la région Rhône-Alpes equipe-rhone-alpes-de-l-export en n’oubliant pas de télécharger la plaquette (ra) pour constater l’incroyable bric-à-brac du dispositif (nous ne parlerons pas ici des querelles (cela faisait vingt cinq ans que l’on s’engueulait…) de chapelles ou de l’empilement de budgets et de réunions, seul l’aspect pratique et efficace nous interpelle…).
Organisation à comparer avec celle de la région Wallone awex.be où l’on rappelle la fusion des services… et l’on découvre une certaine sobriété dans l’information loin de la » com » et des effets de manche ! Le pragmatisme de nos voisins suisses est aussi à méditer. Le détail du conseil d’administration est aussi révélateur d’un souci de simplification et de recherche d’efficacité dont pourrait s’inspirer les décideurs français…
Confusion du primoexportateur par l’état avide de sigles abscons et si on peut comprendre la mission de la Coface ou des douanes, mais comment différencier celles d’Oseo, Ubifrance, les CCI, Uccife, TWC, CCir, Ccef, Osci, Ccite, Icc, osci…et les nouvelles » Direcctes « ! Non, il n’y a pas de faute d’orthographe…relire.
Des regroupements (mais pas des fusions) sont en cours à marche forcée, forcée comme la baisse des budgets des chambres de commerce pour les incitées à confier leurs services à Business France (bonjour la motivation !).
De plus les missions de certains organismes sont mal définies et confuses… lire cette discussion Wikipédia sur oseo . L’export est aussi une affaire d’État qui crée des structures en concurrence avec (et qui marginalise)les sociétés privées qui rapportent des impôts sans subvention (et qui cotisent pour le fonctionnement d’organismes qui les concurrencent). En outre, comme le reconnait dans une interview son dirigeant, les mêmes services sont vendus en dessous du prix du marché. Ce dumping interdit dans le privé est visiblement autorisé par des agents de l’État sous contrat privé. Cette situation de dumping a causé la faillite des banques allemandes des Länder quand il leur a été demandé de rétablir une situation de concurrence loyale. Ubifrance pourrait-il vivre sans subvention ? C’est la question (sulfureuse, scandaleuse ou iconoclaste ?) que j’ai posé sur le groupe de discussion de linkedin d’Ubifrance et qui a été rapidement censurée et enlevée pour cause de propos politique:-)) Mes messages sont depuis filtrés, éliminés ou simplement omis par le « Business-Ubifrance community manager » pour des messages d’une rare violence comme @claude l’artisanat est devenu un produit de luxe et pour vendre à la riche clientèle étrangère il faut adapter son produit… ou quelles sont les références à l’export des dirigeants et conseil d’administration d’Ubifrance… Non ce n’est pas un canular, mais Tintin au pays des soviets ! Hormis le déni démocratique et l’opacité affichée d’une agence publique, la totale méconnaissance des usages de la communication internationale sur les groupes de discussions de l’internet mondial ne laisse rien augurer de bon sur la compétence interculturelle de ses membres.
Ce déficit se retrouve d’ailleurs souvent chez les dirigeants français et autres acteurs de l’export et constitue un handicap réel et reconnu par les experts. Rappelons que 44 % de dirigeants des grandes entreprises françaises sont issus de l’ENA/ administration contre 4 % en Allemagne et comme le souligne le Financial Times « les énarques n’ont pas été entraînés à réussir dans le monde, mais dans le centre de Paris ».
Si l’information semble être un point fort des structures non privées, l’engagement sur le terrain et l’accompagnement après les premiers pas n’est pas leur point fort et leur vocation. Citons ici monsieur Naamen Bouhamed, un professionnel expérimenté :
« Il est temps que les autorités publiques en France comprennent que l’Etat et l’ensemble de ses agents ou institutions ne peuvent pas tout faire et surtout pas VENDRE, NEGOCIER, SIGNER un contrat de vente…C’est le rôle de la société exportatrice et de sociétés privés qui ont un engagement contractuel commercial. Il est temps de limiter sérieusement ce gachis en argent et énergie que de penser qu’UBIFrance est un bureau commercial export, Ni UbiFrance, ni une banque, ni toutes autres institutions n’ont la capacité de représenter une société à l’étranger pour développer ses ventes! négocier les produits, négocier le cahier des charges techniques, les incoterms… »
Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…
Ajoutons à tout ce bric-à-brac l’échelon européen comme le réseau entreprise europe network (il en existe d’autres…)… et une structure unique au monde comme les conseillers du commerce extérieur (plus de 4000… et pourquoi sommes-nous les seuls ?). Un rapport du conseil économique et social mentionne que ce système est envié du monde entier… oOn veut des noms !
Main mise de l’état, des grands groupes, des notables, grands commis, et des collectivités sur les postes à responsabilité (fromages de la république ou de la région ?) qui entonnent en cœur la grande complainte de l’aide aux PME (mais qui ne battent jamais la semelle sur le terrain en terre étrangère) avec les mêmes grands groupes qui étranglent la sous-traitance française depuis des lustres par les prix et les conditions de paiement et à la culture, aux moyens et aux besoins trop différents de celles des PME ou celle des hommes politiques enracinés dans la France profonde et sa politique, mais très loin de la réalité et de la compréhension de la guerre économique mondiale.
De plus le poste de ministère du Commerce extérieur échoue toujours par défaut à des responsables politiques pas du tout concernés par le sujet et pour qui le poste n’est qu’un court purgatoire ou une modeste récompense des services rendus. À quand un ministre du Commerce extérieur au pedigree d’un responsable d’Yves Rocher, par exemple, aux 15000 collaborateurs et aux 25 filiales dans le monde ?
De plus l’action et la représentation que donnent en général les « officiels » et les « élites » formés, non pas à réussir dans le monde, mais à gérer dans le centre de Paris (article du Financial time) à l’étranger et qui malheureusement sont la face visible de la France dans les médias étrangers, un désastre, une Berezina… Autocentrés, gaffeurs, à la vision le plus souvent sectaire et étriquée, arrogants dans leur autosuffisance et décalés dans leur concept du monde, pétris de grands principes pour les autres (mais qu’ils n’appliquent pas) et à l’ambition limitée à la prochaine promo pantouflarde au titre ronflant, à une bonne retraite et au quart d’heure de célébrité d’Andy Wahrol et surtout l’obtention d’un macaron pour sa voiture, le « muuuuuuuuuuuust » à Paris, ils sont le plus souvent la risée du monde et, comme le tabac, nuisent gravement à la santé de la France.
Les grandes envolées humanitaires à usage interne cassent et ont cassé des marchés pour nos entreprises par leurs propos et leurs arrogances et suffisances affichés (ou leur totale ignorance du monde) d’où cette réputation des Français à l’étranger au travers des médias…
Le fossé entre aides publics et réalités du terrain est criant dans les commentaires de cet article. La mode est au comparatif (benchmark)… On relèvera dans celui-ci l’action économique régionale des investissement directs de la Bavière, le recours à des cabinets internationaux externes du Danemark et le « caractère très informelle » de la gouvernance de Grenoble…intelligence_territoriale/document
Une autre problématique du dispositif des SAE sont les dépenses considérables engagées avec un doublon de structures et d’effectif entre état et régions qui déploient chacun un même réseau à l’étranger. La voie à suivre est celle-ci sans conteste et qui demande des fusions ou regroupements de services en double. Percevons mieux le gaspillage des ressources par les collectivités locales en séparant esbrouffe de trucs vraiment utiles, mais peu visible par le peuple des votants. Le coût de l’empilement de ces structures est monstrueux et tel un cancer en croissance permanente à l’exemple de la nouvelle BPI comme décrit dans cet article! Qui croire ? les amis politiques de la majorité du moment à qui on a attribué des places dont ils n’ont pas la compétence, la vocation ni l’expérience ? Le médecin généraliste ancien président du conseil d’administration d’Ubifrance avec la Chine comme cible export en vedette et qui milite pour le Tibet ? Dur, dur de comprendre pour un modeste fantassin de l’export…
Alors État ou région ? L’échelon région semble plus proche des entreprises, mais comment fédérer le déploiement de chaque région de France dans un même pays ? Comment éviter la monstrueuse débauche de dépenses d’un réseau mondial de chaque région ? Comment peut-on faire confiance aux régions et à leurs dérives dépensières incontrôlées (et en plus un ministre en rajoute avec ses ambassadeurs de régions, invention unique, première mondiale:)) la PME et l’ambassadeur, cela me rappelle une vieille série télévisée française avec Louis Velle…). Un autre exemple de dérive…
L’assistanat systématique semble être encore l’apanage de la politique française du commerce extérieur dont les ministres ou secrétaires d’État n’ont pas d’équivalent en Allemagne grand exportateur européen ; cherchez l’erreur… (Il existe en Allemagne un secrétaire d’État, mais le commerce extérieur n’est que l’une de ses trois fonctions). La sobriété et l’efficacité (petites annonces en premier page !) de cet organisme sans les traditionnelles pubs électorales françaises.
En Suisse, la promotion du commerce extérieur est délégué à l’OSEC dont tous les membres du conseil d’administration sont des pros en activitéà comparer avec ceux des organismes Français, administration d’État en majorité. Combien de sac de billes ou de barres de nougat ont vendu les membres du conseil d’administration d’Ubifrance/business France (liste et état absents à la rubrique qui sommes-nous sur le site !) organisation dont un sénateur »s’est félicité de la réforme, mais a souligné qu’un effort restait nécessaire pour impliquer davantage dans le développement commercial des entreprises un corps diplomatique encore trop peu familier des questions économiques, surtout s’agissant des PME à l’export… » Glaçant!!
La bureaucratisation et le dirigisme sont-ils vraiment indispensables ? Les acteurs en place sont-ils les bonnes personnes ? La nationalisation des services d’aide à l’export la solution la plus efficace ? Le projet de BPI en région à l’image des Länder allemand avec son risque de clientélisme et de financement de canards boiteux n’est-elle qu’un leurre et un nouveau crédit Lyonnais? Pourquoi faire le travail des banques privées, une politique de caution aurait suffi… Pourtant, il existe des structures simples (voir le suisse OSEC) ou en France avec l’afex pour les architectes où les membres du conseil ne sont pas nommés par décret et affichent leur pedigree sur le site comme les conseillers du commerce extérieur français (ce qui n’est pas le cas pour Ubifrance). De plus Celle-ci pratique le « moi je » (ambiance foot) et s’affiche comme le « pivot » de l’équipe de France de l’export dont les membres sont vassalisés d’office ou absent (comme les indépendants OSCI qui en sont officiellement membres…). Un strapontin a été offert depuis.
De plus l’orientation actuelle diplomatique (après la bataille d’influence de L.Fabius) lie l’export des entreprises à la diplomatie et quand on se fâche avec la Russie, la diplomatie casse de long et couteux efforts pour l’ego et les intérêts locaux électoraux de quelques-uns…
La nationalisation actuelle (et passée) du commerce extérieur affichée est-elle la bonne solution ? Devrons-nous bientôt aussi renationaliser les usines (discours d’un ministre dans la ligne du parti (soviétique ?). Les leçons du passé ne sont toujours pas retenues…
Les politiques et SAI publiques et locales prônent par l’incantation l’action et l’audace aux PME dont ils sont eux-mêmes dépourvus… Mais que risquent les rois des beaux discours, qu’ont-ils osés eux et je doute qu’ils puissent comprendre et ressentir le malaise profond des PME françaises dans leurs postes de cumulards de la république ou de leurs emplois statutaires. En attendant ce sont les Helvètes qui nous donnent une leçon d’économie.
Un inconvénient des structures officielles est aussi le politiquement correct. On parlera de façon sous-jacente des problèmes locaux dans les belles brochures d’incitation à l’export, mais pas du vol de votre entreprise locale et de ses millions d’euros d’investissement par un groupe local au juge appointé pour un procès loufoque dans des pays où, non, les belles règles du commerce international n’existent pas ou plus comme dans le cas de la compagnie pétrolière espagnol YPF en Argentine. Le monde de l’export est souvent impitoyable hors de l’hexagone… et les protections souvent illusoires ! Après les grandes gueules qui cassent les exportateurs comme en Turquie, une autre langue de l’export, la langue de bois! c’est encore la barrière des langues… n langage de vérité affiché est nécessaire pour une information pragmatique.
L’abandon d’une majorité de PME après quelques tentatives de ventes à l’étranger est aussi une question révélatrice où souvent le résultat obtenu par des équipes certes enthousiastes, mais pas du tout impliquées ou responsables dans le processus n’est pas à la hauteur des dépenses engagées et elles peuvent inconsciemment embarquer des entreprises dans une aventure qu’elles ne sont pas prêtes à assumer.
Une politique du « chiffre » comme celle longtemps employée par Ubifrance, par exemple, et qui aujourd’hui est reconnue comme improductive (pousser le plus grand nombre de PME à l’export dont beaucoup n’étaient ni prêtes ou ni éligibles) est théoriquement remplacée par du qualitatif… Théoriquement, car on retrouve toujours après chaque élection l’incantatoire des politiques (en général sans effet puisque la croissance ne se décrète pas) et qui montre bien le manque d’idées nouvelles et de volonté de réformes des politiques de tout bord.
En 2013 le grand chambardement a commencé en regroupant des partenaires (forcés) dans une maison France dirigée par Ubifrance/Business France par la grâce d’un ultime rapport en contradiction avec un celui du parlement dans ses conclusions générales et au détriment des chambres de commerces dont l’état coupe les vivres dans un timing étonnant…
PARLEMENT ou ÉTAT qui n’a pas tout à fait les mêmes conclusions, mais qui impose sa vision !
Un diagnostic sérieux se doit d’être envisagé avant toute action export
En réalité l’exportation à la française aujourd’hui est à plus de 30% ou 4O% réalisée par des sociétés étrangères qui n’ont aucun besoin du bric-à-brac des dispositifs inflationnistes de l’état ou des collectivités locales ! La question se pose d’ailleurs de savoir combien il restera de sociétés françaises dans vingt ans en raison de la compétition avec les sociétés étrangères à l’abri des droits de succession et des taxations idéologiques de tout poil et de leur capacité à s’implanter.
Les structures administratives sont elles vraiment nationalistes ?
À méditer… Les principaux renseignements (et même les services nécessaires) sont déjà dans les chambres de commerce étrangères sur place et elles sont aux premières loges !. Une entreprise étrangère qui vient en Rhône-Alpes peut s’adresser directement à nos chambres de commerce, car l’organisation française économique est une réelle bénédiction (souvent politiquement accueillies comme chevalier blanc et parfois bénéficiant d’avantages que n’ont pas les sociétés françaises (crédit d’impôt, construction sur une zone inconstructible à l’origine… Ikea le messie à Grenoble ). Le récent cas « Amazone » qui doit au fisc français de respectables sommes se voit offert de généreuses subventions pour s’implanter en France et que n’aurons jamais une entreprise française… Pour les implantations de sociétés étrangères, son excellence est reconnue. La France devient d’ailleurs un grand pays d’importation avec des chambres de commerce zélées pour l’accueil de sociétés étrangères. Arcelor Mittal a dû, en son temps, bénéficier de ces largesses et courbettes et bénéficie des compensations financières européennes pour la mise à l’arrêt des capacités de production… une bonne affaire et un homme d’affaires rusé, bravo ! Il s’agit maintenant pour les sous-traitants et fournisseurs Lorrains d’aller en Ukraine chercher les contrats où les usines d’Arcelor tournent, elles !
Tout est en place également dans les chambres de commerce pour que la France n’accueille plus que des filiales aux décisions lointaines ou de leur permettre de racheter à prix intéressant l’industrie française… (la fiscalité des droits de successions y aident aussi beaucoup). Le sourire radieux des responsables politiques pour ces implantations chinoises avec l’aide d’une société au Luxembourg (terre d’accueil et de discrétion fiscal bien connu) qui bien sûr (c’est précisé ne sera pas un centre de distribution et point d’entrée massive des importations chinoises 🙂 discours probablement de grands naïfs, qui n’ont sans doute jamais mis les pieds en Chine ou commercé avec eux), en dit long sur l’avenir de la France industrielle. Où sont les projets de mégazones d’entreprises françaises dans les pays à fort potentiel ? À noter que mon propos ne vise pas les entreprises Européennes dont l’intrication, la proximité et la convergence d’intérêt sont des facteurs de défense de la zone Europe. Autre exemple ce rapport d’une structure d’aide à l’export sur son action : Des chiffres élogieux sur le nombre d’implantations étrangères dans sa région et quelques simples anecdotes sur son action export et présentation de structures.
Si mon discours vous semble excessif alors lisez cet article et le paragraphe « et ça marche », l’expression même étant symptomatique… L’avenir de la France industrielle (et sa politique économique) est donc des entreprises étrangères en France et des entrepreneurs Français à l’étranger ! Quelle conclusion tirer de la statistique de l’exportation réalisée en France à 40% par des entreprises à capitaux étrangers, le CAC 40 détenu à 50% par des capitaux étrangers ou près de 50% des champions de l’export français sont des groupes étrangers installés en France…
En fait les structures françaises sont compétentes surtout pour implanter des sociétés étrangères en leur attribuant des avantages que l’on ne donne pas à celles françaises, c’est-à-dire des concurrents des entreprises françaises…
Une question se pose également : si les chambres de commerce françaises implantent avec excellence une société étrangère pourquoi ne pas s’adresser directement au service de la chambre de commerce de Kiev, Lviv, Donesk,… ou Kharkov pour des sociétés françaises ? Voir en comparaison la démarche et le parcours d’une entreprise allemande en France (les sociétés allemandes s’adressent généralement en dernier recours aux institutionnels).
Les choix de partenaires ou d’organisations semblent parfois curieux et relever des relations publiques. Des SAE, malgré des partenariats régionaux judicieux comme avec l’Allemagne, les implantations d’une structure export ne semblent toujours les plus pas adaptées. Par exemple à Kiev (Ukraine). Un partenariat avec Kharkov, une capitale scientifique et industrielle, à la situation stratégique évidente permettrai peut-être une coopération plus intense et équilibrée (problématique des jumelages). Il est vrai que Kharkov est moins glamour… et puis il y a avait beaucoup de monde à Kiev pour les cocktails… Les capitales ou très grandes villes prestigieuses sont plus confortables pour les expats, proche de l’ambassade de France quand ce n’est pas dedans ! Pas toujours le choix le plus efficace. Foule au Luxembourg, désert des Tatars en Russie aux immenses ressources naturelles.
Culture Export
Pour les PME-PMI, le gros déficit de » culture export »d’une majorité d’entreprises est en réalité la première cause, la croyance en l’état qui fait et peut tout (largement alimenté par des discours jacobins pur jus), la seconde et l’éthno-centrisme génétique à la française, nombril du monde, le bouquet final.
Elles ont aussi épuisé des générations de « privés de l’export » qui doivent encore et toujours expliquer pourquoi exporter comme si le pompiste devait vous expliquer pourquoi il faut mettre de l’essence pour pouvoir rouler. Aller expliquer à un Belge, Suisse, Allemand, Italien… qu’il faut exporter c’est à coup sûr passer pour un demeuré venu de France où c’est un concert permanent de représentations « pourquoi faut-il exporter ».
Déficit de culture export… Pour beaucoup,Il est parfois trop tard pour bien faire. Désolé. Pour les autres les dix défis de l’export qui attendent les primoexportateurs:
- Sortir de sa zone de confort
- Se tourner vers le grand large
- S’implanter durablement
- Mettre les moyens nécessaires
- Adapter ses produits
- Une feuille de route pour ne rien oublier
- Des langues étrangères et son mode d’emploi l’interculturel
- Explorer le champ des savoirs export
- Faire sa révolution dans son organisation et ses ressources humaines
- Créer des liens et travailler sa relation client