EF proposent des conférences sur le thème des langues étrangères et un baromètre du niveau d’anglais dans le monde.
Voici, par exemple, le compte rendu subjectif du petit déjeuner avec présentation des résultats du baromètre mondial Education First 2018 et la table ronde.
EF est une société de formations installée dans de nombreux pays et régions (580 écoles) et un poids lourd du secteur.
L’événement
Aux deux parties distinctes du programme (la première est la présentation du baromètre EF et la seconde est la table « ronde » maîtrise des langues étrangères en France, état des lieux et enjeux) s’ajoute la remise d’un prix aux hôpitaux de Paris pour leur formation originale langues étrangères, à grande échelle et mise en ligne, pour leurs médecins par la société Education First.
Baromètre 2018
Premier constat, les croissants et chaussons aux pommes étaient de qualité, l’accueil sympathique et l’animateur agile (mais la table ronde rectangulaire). Ça compte…
La présentation du baromètre EF par Kate Bell, une Américaine, permet de constater l’évolution et le niveau d’anglais sur un panel assez large de pays significatifs. Le comparatif est issu d’un test en ligne gratuit proposé à tous en ligne. Si l’échantillon est en nombre, la répartition peut-être discutable et a soulevé quelques objections. Mais il faut tout d’abord savoir que ce type d’étude sur les niveaux est quasiment inexistant (ou ancien) à cette échelle (1 million de personnes, 80 pays pour celle de 2017). Tout en comprenant les précautions de statisticiens, elle a le mérite d’exister chaque année et de permettre au minima de comparer des évolutions. Téléchargement ici de l’étude complète (document de 50 pages) ainsi que le lien vers le test.
Quelques points remarquables :
- Les femmes sont meilleures que les hommes dans le monde !
- Faiblesse des dirigeants français en comparaison avec leurs homologues étrangers
- Des corrélations entre le niveau d’anglais et des éléments comme la recherche ou l’ouverture (mais l’œuf ou la poule ?)
- La France progresse ! De plus elle est très homogène dans sa répartition géographique. Notons que si l’on enlève du classement les pays à langue officielle « anglais » et ceux de langues germaniques (comme l’anglais), la France remonte…
La table ronde, au sujet passionnant et brûlant d’actualité (avec notre export en berne) et des intervenants de qualité (si, si c’est vrai !).
Précisons tout de suite que si l’expression « langues étrangères » est souvent employée, la pensée unique est au singulier avec le mot anglais. Pas une fois la mention d’une autre langue. Entre des services de formations qui ne font principalement que de l’anglais (la demande moutons de Panurge) et des responsables gouvernementaux qui ne pensent qu’anglais, mais parle d’employabilité (alors que les entreprises allemandes pleurent le manque de locuteurs de l’allemand en France pour des embauches par le premier partenaire économique de la France), on cherche ceux qui ont une vision du futur avec la traduction automatique qui réduira le besoin d’une langue véhiculaire, le phénomène de relocalisation des langues (Google localise tous ces services contrairement à ses débuts, Coca-Cola est en chinois en Chine), la compréhension du principe Lapalissien de l’avantage concurrentiel de la langue du pays car, c’est con, la meilleure langue des affaires, c’est celle du client… et que j’ai testé quelques décennies sur place). Mais l’étude EF en première partie est dédiée à l’anglais et explique aussi cette focalisation dans ce débat…
Un premier intervenant, Antoine Foucher, directeur de cabinet du Ministère du Travail, milite pour la future application gouvernementale qui permettra de mettre directement en contact les demandes de formation en langues et les offices de formations. Dynamique Antoine martelant dans un style très actuel un pitch start-up pour brillamment vous la vendre avec ses réponses sous 48 heures, une nouvelle certification a priori pas bureaucratique et usine à gaz (encore une supplémentaire sur la pile déjà conséquente en France) mais en oubliant la dimension Européenne au passage…
Je n’ai pas voulu et pas eu le temps de parler de celle de la région wallonne qui, au lieu de la mise en relation type Airbnb (référence répétée 4 à 5 fois) avec des organismes toujours aussi lourds, inutiles et opaques (rappelons qu’ils n’existent pas en Allemagne, les entreprises prenant en charge l’organisation de la formation sans l’état, aaargh, sacrilège en France), proposent directement des cours de langues directement et gratuits depuis des années. De nombreuses interrogations aussi sur les fonctions de cette application qui semble toutefois déjà un pas vers la modernité.
Sylvie Brunet, présidente de la section Travail et Emploi du CESE et professeure associée à Kedge Business School a justement défendu l’importance de la formation en langues pour l’emploi incitant encore plus justement sur les oubliés comme les apprentis ou des métiers en contact qui ne bénéficient pas vraiment des Erasmus et des formations types grandes écoles. Une adepte aussi sur ce plateau pour démarrer le plus tôt l’anglais (je préconise les maternités et les cours préparatoires d’accouchements…) alors qu’une étude allemande a l’opinion contraire sur ce sujet ou l’âge d’apprentissage des langues au Pays-bas n’est que de dix ans (et ils sont dans les premiers de la classe mondiale…). Fausse idée quand tu nous tiens, car ce qui est valable pour une famille ou un environnement bilingue n’est pas valable pour tous. Elle nous a apporté, avec son expérience de DRH en entreprise et de professeure, une confirmation des tendances et de l’importance des langues étrangères. Le temps de parole étant limité, ses connaissances n’ont pu être mieux exploitées. Dommage…
Les méthodes pédagogiques ou l’importance du parlé et de l’immersion découverts par le fondateur d’EF lors d’un séjour à Londres (car en un mois, il en avait bien plus appris qu’un semestre à l’école) sont toujours dans l’esprit et proposées par le directeur général France Mathieu Zamanian et ses équipes de la division Corporate d’EF, mais ne semblent toujours pas se généraliser au sein de l’école française. Mais en dehors des études, vous pouvez toujours aller chez EF pour enfin bien faire les choses…
Une conclusion
Un débat rare et pourtant crucial. Le format déjeuner semble toutefois léger pour les deux événements, la table ronde état des lieux et enjeux aurait mérité une matinée à elle seule… Des données et des personnes intéressantes. Noter le rendez-vous pour l’année prochaine !