Une triste rĂ©alitĂ©…
Un article de Laurence Fieloux
Les entreprises nâont pas de politique de ressources humaines face Ă lâactivitĂ© export. En 14 ans dâexpĂ©rience, jâai pu observer les entreprises.
Elles choisissent en trÚs grand majorité :
- soit de confier les tĂąches de « dĂ©marrage » export Ă un stagiaire, lui-mĂȘme Ă©paulĂ© dâun responsable commercial sans formation export ;
- soit de recruter en interne des personnes qui parlent anglais et qui sont reconnus comme de bons travailleurs.
Les difficultés rencontrées par les entreprises se recoupent, et ce, quelle que soit leur taille.
Absence des mécanismes de base
Les employĂ©s qui participent Ă lâactivitĂ© export nâont pas de formation en commerce international. Ils ignorent ainsi lâutilitĂ© de lâincoterm, la valeur de la cotation ou de la proforma, et sous-estiment la responsabilitĂ© de transport des marchandises. Certains mĂȘmes ne parlent pas de langues Ă©trangĂšres (18% des PME concernĂ©es). Ainsi sont Ă©mises des proformas sans indication de lâincoterm, qui est le seul repĂšre international de transfert de responsabilitĂ© et de propriĂ©tĂ©. Et souvent, les proformas ne font pas Ă©tat de date de validitĂ©, et engagent les entreprises sur un terme bien trop long par rapport Ă ce que la rĂ©alitĂ© le permet. Jâai pu observer cette absence de mĂ©canismes de base dans toutes les PME dans lesquelles jâai travaillĂ© pendant 14 ans. Et jâai donc pu voir des retours de marchandises parce quâelles avaient voyagĂ© sans document, expĂ©diĂ©es comme on le ferait pour un simple colis Ă un membre de sa famille Ă lâautre bout de la France. absence de culture de lâinternational Les mĂȘmes employĂ©s font Ă©galement face Ă des difficultĂ©s culturelles.
Cela semble Ă©vident Ă chacun de dire quâon ne travaille pas de la mĂȘme façon avec un Iranien, un Italien ou encore un SĂ©nĂ©galais. MalgrĂ© cette logique, les entreprises ont tendance Ă demander Ă leurs clients de sâadapter Ă leur mode unique de travail sans chercher de compromis.
Cette absence de culture Ă lâinternational sâaccompagne Ă©galement dâun manque de culture de lâesprit de « service client ». En aucun cas ce nâest le client qui doit informer que la marchandise nâest pas arrivĂ©, mais le transporteur qui sâest engagĂ© Ă livrer la marchandise pour le compte de lâentreprise.